Inspiré d’un article paru dans Ici Maintenant, édition du 24 août 2001, Bromont, Qc, Canada.
Avis à toi, marcheur infatigable aux pieds endoloris.
La plante que les Amérindiens nommaient « le pied de l’homme blanc » se trouve à peu près partout dans les gazons, aux bords des chemins, et surtout en plein soleil.
C’est le plantain ou plantago major, Saperlipopote !
Ses feuilles plates au ras du sol lui permettent de passer juste sous les lames de la tondeuse ! On le retrouve aussi sur la ligne médiane des chemins des bois. Les rainures de ses feuilles sont uniques et faciles à identifier : elles courent parallèlement d’un bout à l’autre de la feuille et se rejoignent à chaque extrémité. On dirait que la feuille a été griffée. Ses fleurs sont minuscules et se développent le long de l’épi dur qui jaillit du milieu des feuilles. Ensuite, cet épi central se couvre de petites capsules brunes qui renferment plein de toutes petites graines noires.
En cas de doute, ne récolte pas de plantes à des fins médicinales.
La première utilisation des feuilles est d’en faire un cataplasme sur la peau, tout de suite, dans la nature !
Si tu n’es pas sur de reconnaitre la plante, ne récolte ses feuilles qu’après la floraison et lave-les et sèche-les avant de les utiliser. Tu peux également utiliser les racines.
Feuilles crues
Il suffit de récolter quelques feuilles, de les laver et de bien mâcher les feuilles ! Ensuite, tu peux appliquer la pâte ainsi obtenue sur tes piqûres, ampoules ou blessures légères. Le plantain saura neutraliser le poison de la piqûre (l’effet est à peu près immédiat !) alors que sur une blessure ou une ampoule, le cataplasme de plantain apaisera et entamera le processus de guérison.
S’il y a des morceaux dans la plaie (verre, gravelle, terre, écharde), le plantain tirera ceux-ci vers l’extérieur. Cette capacité d’extraire fonctionne aussi très bien sur les furoncles.
Les feuilles crues de plantain se mangent également. Il faut pour cela choisir les jeunes feuilles et les couper en fines lamelles, à ajouter à ta salade. Elles adouciront ton œsophage.
Comment fabriquer ta potion mon petit druide à la barbe fleurie ?
Mets les feuilles et les racines dans un pot de verre qui convient à la quantité de plantes que tu as récoltées. Puis, verse de l’alcool à 40%, de la glycérine végétale (diluée à moitié avec de l’eau) ou de l’huile d’olive sur les feuilles, et ce, jusqu’au bord du pot. Laisse macérer pendant 4 à 6 semaines. Ensuite, tamise les plantes et garde le liquide. Les extraits dans l’alcool (« teinture ») et dans la glycérine (« glycérolé ») s’utiliseront surtout en interne, à raison de 5 à 15 gouttes dans une gorgée d’eau, 1 à 5 fois par jour.
Ces préparations ont des effets bénéfiques sur toutes les muqueuses du corps, particulièrement celles de l’intestin. Elles aideront à refaire la muqueuse aux prises avec un ulcère, qui a souffert de diarrhée ou de constipation, elles aideront s’il y a du mucus dans les selles, des saignements et/ou des hémorroïdes. De plus, ces préparations de plantain aident la vessie irritée, la gorge irritée, ainsi que toutes les muqueuses du système respiratoire, surtout lorsqu’il y a beaucoup de mucus.
La prise de plantain par voie interne aide aussi à neutraliser les poisons et toxines.
Cet usage convient en cas d’empoisonnement ou de réaction allergique. Dans ces cas, augmenter la dose à 20 gouttes toutes les 5 minutes, pendant une heure.
Pour l’usage en externe, l’huile de plantain (« huile infusée » ou « huile macérée ») est couramment utilisée, tel quel ou en onguent. Ce dernier est constitué de la même huile, solidifiée avec de la cire d’abeille et/ou de la lanoline. On applique ces préparations sur tous les troubles de la peau : éraflure, coupure, brûlure, contusion, démangeaison, irritation, urticaire, ampoule, eczéma, hémorroïde… Le plantain soulage et favorise la guérison.
On trouve du baume tout fait aussi :
C’est un cousin du psyllium
Pour un peu plus d’information, sache que le plantain est un cousin proche du psyllium, dont l’écorce des graines est utilisée en poudre comme laxatif et adoucissant. Bien que cette utilisation puisse être transférée à notre plantain commun, l’écorce de ses graines peut donner des gaz et rendre son utilisation moins aisée que celle du psyllium.
Personnellement, je prends du psyllium régulièrement dans du lait d’avoine bio, juste pour le confort. C’est aussi un bon coupe-faim, neutre et agréable à consommer !
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