« Tout ce que l’Italie fait de plus simple et de meilleur, de plus poétique et de plus joyeux. Parce que nous les Italiens, quand on fait une salade, on ne fait pas juste une salade. Non. On met dedans le drapeau italien, Giuseppe Verdi, le bon lait de nos bufflonnes qui contemplent Capri, et les sourires enjoués de nos Napolitains, Liguriens, Toscans, Apuliens, Calabrais, Siciliens …
On secoue un peu et paf ! La meilleure salade que tu n’aies jamais mangé de toute ta vie entière.
Rien à voir évidemment avec les épouvantables tomates-mozzas tristes et fadasses qu’on te sert dans la plupart des restaurants à l’étranger. Qu’on m’explique aussi comment c’est possible de rater ce plat, c’est universellement impossible, il faut le vouloir pour le rater, le faire exprès, pour se venger de l’Italie. Donc si tu n’as pas de belles tomates mûres et une belle mozzarella bien grasse, tu fais autre chose, merci.
Une salade grecque par exemple…
Donc on va se donner la recette de l’insalata caprese – et surtout ne plus jamais l’affubler de l’affreux “tomates mozza” ni la comparer à l’ignoble copie à base de tomates-caillou standardisées glacées et de mozza en plastique.
Insalata caprese. Capri, ça commence ici :
Il te faut des tomates. De belles tomates, celles qui ont du goût, celles que tu préfères, du moment qu’elles ont poussé dans la terre, caressées, léchées par le vrai soleil. De vraies tomates en somme.
De la mozzarella di Bufala D.O.P. – denominazione di origine protetta. Mais la classique mozzarella vaccina – “fior di latte” fleur de lait de vache – va bien aussi.
La salade qui vient de Capri rend hommage à nos belles bufflones qui paissent tranquillement dans la pianura di Volturno surplombant la mer.
Du basilic. Entier. De vraies feuilles. Bien vertes.
De l’huile d’olive extra-vierge avec générosité, de l’origan si ça te fait plaisir, quelques câpres pourquoi pas, du sel et du poivre.
Trois options :
- 1. Soit tu fais de belles tranches de tomates et de mozzarella que tu présentes joliment comme sur la photo là-haut avec des feuilles entières de basilic – attention tu prends soin du basilic, merci bien.
- 2. Soit dans un saladier, tu égouttes un peu les tomates, puis dans le lit, la mozzarella en dés peut les-y rejoindre, puis l’huile d’olive, les câpres pour plus de sensations, le sel. Tu laisses bien mariner au frais. Tu décores avec le basilic au dernier moment.
Mais tu n’ajoutes JAMAIS de vinaigre, quel qu’il soit.
Même pas de l’aceto balsamico di Modena, il n’a rien à faire là.
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3. En faisant mariner ton insalata caprese plusieurs heures, la douceur de la tomate et l’acidité de la mozzarella vont se mêler dans un joli jus, et là devine quoi, avec ça, paf !… tu peux faire des penne alla crudaiola.
Les pâtes d’été par excellence en Italie. Quand il fait trop chaud pour se taper une vraie carbonara… mais quand même, ne pas manger de pâtes tous les jours, c’est inconcevable.
Alors, pour des penne rigate alla crudaiola, tu fais cuire tes penne bien al dente et tu les verses dans ton insalata caprese marinée bien froide. Tu manges immédiatement. Tes pâtes seront tièdes mais suffisamment chaudes pour faire fondre la mozzarella. Glisse quelques pousses de roquette aussi.
Tu vas te régaler et rêver à Capri. »
extrait de : http://mangiareridere.fr
@flonot